Alors que la pandémie de COVID-19 touche tous les continents, 70 millions de déplacés et de réfugiés dans le monde craignent d’être frappés de plein fouet par le virus. Touchées par une grande vulnérabilité, ces personnes ont fui les conflits, l’épuration ethnique, les catastrophes naturelles, et vivent désormais dans des installations de fortune, les uns sur les autres, dans la plus grande insalubrité, sans avoir accès aux services essentiels.
De la crise des Rohingyas au Bangladesh, aux réfugiés sud-soudanais en Ouganda, en passant par les vénézuéliens qui ont fui massivement leur pays vers les pays frontaliers, World Vision France agit sans relâche pour apporter aux familles une aide d’urgence.
Face à la pandémie, l’enjeu est de taille : prévenir la propagation du virus dans ces lieux bondés tout en respectant les consignes de sécurité sanitaire.
Cox’s Bazar au Bangladesh : le plus grand camp de réfugiés au monde
Ce sont aujourd’hui plus de 855 000 réfugiés rohingyas qui vivent dans le camp de Cox’s Bazar au Bangladesh à la frontière de la Birmanie. La densité de population du camp augmente fortement la possibilité d’infection au Coronavirus.
De nombreux facteurs aggravent les risques liés au virus : le manque d’infrastructures sanitaires, les mauvaises pratiques d’hygiène, les infrastructures sanitaires communautaires, l’insalubrité des lieux… Parmi les réfugiés, certaines personnes sont extrêmement vulnérables face au virus en raison de maladies respiratoires préexistantes et de la malnutrition dont elles font état.
Alors que la situation est préoccupante, World Vision, adapte son aide d’urgence au sein du camp de Cox’s Bazar au Bangladesh pour faire face à la pandémie COVID-19 :
- Formation du personnel, sensibilisation et prévention.
Les activités de prévention des équipes terrain sont renforcées et les messages de prévention sont largement diffusés au sein de l’association. La distanciation sociale est pratiquée et la taille des groupes en cas de réunions indispensables est largement réduite. Tout membre de l’équipe qui se sent malade doit rester chez lui. Des points d’eau pour se laver les mains à l’eau savonneuse ont été rajoutés au sein des bureaux de terrain.
- Communication adaptée envers les bénéficiaires.
Vision du Monde a développé des supports de prévention au COVID-19 dans les langues parlées par les réfugiés dans le camp de Cox’s Bazar.
- Intensification de la prévention aux gestes barrières.
Vision du Monde sensibilise les familles et les enfants aux lavages réguliers des mains, à la distanciation sociale et leur conseille de rester à l’intérieur au maximum lorsqu’ils le peuvent. L’association poursuit son travail avec les imams pour qu’ils diffusent eux-mêmes ces messages de prévention à leur communauté.
- Mise à disposition de points d’eau supplémentaires.
Dans tous les points de distribution alimentaire et autres points d’aide aux réfugiés, des points d’eau pour le lavage des mains ont été installés.
- Réduction de la taille des groupes lors des distributions alimentaires et de l’aide apportée.
Le nombre de bénéficiaires dans la file d’attente a été réduit pour éviter la propagation du virus et respecter la distanciation sociale.
- Détecter les cas suspects de Coronavirus.
Les équipes terrain doivent référer au centre de santé le plus proche toute personne ayant des symptômes de fièvre, toux et rhume.
Les réfugiés Syriens dans une grande vulnérabilité face au COVID-19
Au Liban, près d’un million de réfugiés syriens vivent dans des lieux urbains bondés ainsi que dans des tentes créant ainsi des camps informels.
Cette situation les place dans une très grande vulnérabilité face au COVID-19 et augmente les risques d’infection. Les équipes terrain de Vision du Monde au Liban poursuivent leurs actions envers les plus vulnérables en ce qui concerne l’accès à l’eau potable et aux infrastructures sanitaires.
L’association a très vite mis en place un dispositif de prévention au COVID-19 par l’intermédiaire de messages envoyés massivement aux réfugiés via l’application Whatsapp.
Cette action a été couplée de distributions de flyers pour insister sur les bonnes pratiques d’hygiène à respecter en temps de pandémie ainsi que les différents gestes barrières à suivre. Des kits d’hygiènes sont également distribués.
La situation est particulièrement préoccupante dans le Nord-Ouest de la Syrie où les populations vivent à la fois l’intensification des conflits et la crainte de la propagation du COVID-19.
La Turquie a fermé le poste frontière de Bab al Hawa pour stopper tout mouvement de sortie des personnes au départ d’Idlib, mais les marchandises commerciales et humanitaires sont toujours autorisées.
Dans la région, ces trois derniers mois, une douzaine d’hôpitaux et de cliniques ont été détruits par les combats. Seulement 56% des infrastructures sanitaires sont fonctionnelles. Il y a une pénurie importante d’agents de santé, de médicaments de base et d’équipements de protection individuelle nécessaires pour faire face à la pandémie.
Les populations déplacées vivent dans une extrême précarité et n’ont pas accès aux services essentiels et aux infrastructures sanitaires nécessaires pour vivre décemment. A Idlib, seulement 10 % des ménages ont accès aux toilettes dans les camps.
Tous ces facteurs participent à rendre la propagation du Coronavirus dans la région extrêmement mortelle. De plus, toutes les restrictions de déplacement et d’approvisionnement ont un impact direct sur les 11,7 millions de personnes en Syrie qui ont besoin d’une assistance humanitaire, dont 1,6 million à Idlib.