Qu’est ce que la crise des Rohingyas en Birmanie ?
Près d’un million de Rohingyas ont fui vers le Bangladesh.
Installés dans la région de Cox’s Bazar au Bangladesh, les réfugiés rohingyas vivent dans des habitations de fortune. Une situation précaire qui menace la qualité de vie des réfugiés comme celles des populations locales. Depuis le début de la crise, World Vision France soutient l’ensemble des populations victimes de ce conflit via son aide d’urgence et continue d’agir sur le terrain pour améliorer leurs conditions de vie.
Aux origines d’une persécution
Le drame des Rohingyas trouve ses racines dans des décennies de discrimination systémique. Peuple musulman vivant principalement dans l’État de Rakhine, en Birmanie, les Rohingyas sont considérés comme l’une des minorités les plus persécutées au monde.
Privés de citoyenneté par une loi de 1982, ils sont devenus apatrides dans leur propre pays. Cette exclusion légale s’est accompagnée de restrictions sévères : liberté de mouvement limitée, accès restreint aux soins de santé, à l’éducation et au travail.
La montée des tensions ethniques et religieuses a conduit à des vagues de violences, culminant en 2017 par des attaques brutales qui ont forcé des centaines de milliers de Rohingyas à fuir vers le Bangladesh, laissant derrière eux des villages réduits en cendres.
Les réfugiés rohingyas au Bangladesh
En août 2017, plus de 720 000 Rohingyas fuyaient la Birmanie et les violentes répressions exercées sur leur communauté par l’armée birmane. Aujourd’hui, plus d’un million de réfugiés rohingyas sont installés dans le district de Cox’s Bazar au Bangladesh.
Considérée comme l’une des minorités les plus persécutées au monde par l’ONU, les migrants rohingyas sont apatrides et n’ont toujours pas le statut de réfugiés. À l’heure actuelle, l’instabilité politique en Birmanie ne leur permet pas non plus d’espérer quitter les camps de réfugiés bondés et insalubres de Cox’s Bazar pour construire une nouvelle vie.
Un quotidien marqué par la précarité
Imaginez une ville immense, où plus de 900 000 personnes vivent entassées sous des abris de fortune. Une ville sans eau potable pour la moitié de ses habitants. Une ville où 70% des réfugiés n’ont pas d’abri décent, exposés aux intempéries, à la maladie, à la faim. Voilà la réalité des camps Rohingyas aujourd’hui.
À Cox’s Bazar, la situation empire. La pression sur les ressources est écrasante et les conditions sanitaires désastreuses. Sur l’île de Bhasan Char, où environ 35 000 Rohingyas ont été relocalisés, l’isolement et l’incertitude pèsent lourdement sur les familles.
Dans les camps, certains sites comme le Camp 15 abritent à eux seuls près de 59 479 personnes, un chiffre alarmant qui témoigne du surpeuplement extrême.
L’aide d’urgence apportée par World Vision France
Depuis le début de la crise, l’ONG aide les populations persécutées. Les partenariats locaux et les liens établis de longues dates avec les leaders et les autorités sur place ont permis à l’ONG humanitaire d’agir dans des endroits très fermés. C’est le cas dans l’État du Rakhine au Myanmar, mais aussi au Bangladesh auprès des réfugiés et des populations locales.
World Vision France, via le partenariat international World Vision, a notamment pu distribuer de la nourriture à plus de 105 000 réfugiés.
Aujourd’hui, l’ONG continue de soutenir les populations déplacées en distribuant une aide alimentaire, des abris, en aidant à la construction de toilettes et de puits et en proposant une activité génératrice de revenus aux personnes sur place.
World Vision France soutient également les personnes déplacées via la mise en place d’un soutien psychosocial, d’espaces de suivi et de sensibilisation à la santé, notamment à la COVID-19. Des programmes de formation aux compétences professionnelles sont également proposés afin que chacun et chacune puisse continuer à construire un avenir.
World Vision France accompagne les populations locales
Les réfugiés ne sont pas les seuls à subir cette crise humanitaire majeure. C’est pourquoi nous venons également en aide aux populations locales impactées par la crise.
Témoignage de Kgadiza

Khadiza, 35 ans, a notamment pu bénéficier de l’aide de World Vision France. Cette veuve, mère de cinq enfants, vit dans le sous-district de Teknaf, à Cox’s Bazar, dans le sud-est du Bangladesh. Dans cette région déjà appauvrie, l’arrivée massive de réfugiés rohingyas en août 2017 a exacerbé les pressions sur les communautés locales. Les prix des produits alimentaires de base ont explosé et la concurrence pour les emplois agricoles et autres emplois non qualifiés s’est accrue, entraînant une baisse des salaires pour l’ensemble de la population.
Les personnes les plus vulnérables ont alors reçu une aide financière afin d’atténuer la hausse des prix des ressources locales. Grâce à cette aide financière, Khadiza a pu investir dans l’éducation de ses enfants « Je suis pauvre. Mais je veux qu’ils soient éduqués. Seule l’éducation peut transformer leur vie de manière positive » déclare-t-elle.
En plus des frais de scolarité, Khadiza a également investi une partie de son argent dans l’agriculture. Suite au décès de son mari, elle a commencé cette nouvelle activité qui lui permet de nourrir ses enfants. « J’ai planté du piment, des pommes de terre et des oignons. Je peux avoir suffisamment de récoltes à partir d’aujourd’hui jusqu’à l’année prochaine », se réjouit Khadiza. Le projet d’aide au développement de World Vision France accompagne plus de 16 000 personnes vulnérables au sein des districts d’Ukhiya et de Teknaf. Cette aide permet de répondre à leurs besoins fondamentaux mais aussi de leur donner les moyens d’envisager un avenir.
Agissez avec nous pour venir en aide aux Rohingyas et soulager leur quotidien.
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