Crise humanitaire en Birmanie (Myanmar)
En Birmanie, la population est prise au piège des violences engendrées depuis plusieurs années suite au coup d’État militaire. Cette instabilité politique a entraîné de nombreux déplacements, la destruction d’infrastructures et une aggravation de la pauvreté.
Récemment, des catastrophes naturelles sont venues amplifier les conséquences de cette guerre civile et ont, une fois de plus, fragilisé les populations. Aujourd’hui, le système éducatif est en ruine et les services de santé sont proches de l’effondrement.
Pour faire face à cette crise humanitaire et malgré les difficultés d’accès, World Vision apporte une aide d’urgence et de développement aux populations sur place.
Birmanie : pays en crise depuis 2021
Depuis le coup d’État militaire du 1er février 2021, la Birmanie connaît une grave crise politique, mais aussi économique et sociale. La junte militaire dirigée par Min Aung Hlaing a renversé le gouvernement démocratiquement élu en 2020, déclenchant une guerre civile dans le pays. Alors que les premières manifestations pacifiques ont été lourdement réprimées, des groupes armés de résistance (les Forces de défense du peuple) se sont formés pour contrer le nouveau pouvoir en place.
Ce conflit a entraîné des affrontements dans tout le pays et d’importants dégâts sont recensés, avec des milliers de maisons détruites et des millions de personnes déplacées.
La situation s’est aggravée ces derniers mois en raison de catastrophes naturelles comme le typhon Yagi en septembre 2024, puis le récent séisme de mars 2025 ayant provoqué la mort de plus de 3 350 personnes. Cette catastrophe a exacerbé les conditions déjà précaires : des millions de personnes manquent désormais de nourriture, d’eau, de médicaments et d’abris, parmi lesquels de nombreux enfants.
Une crise humanitaire massive et silencieuse
La crise humanitaire en Birmanie a de graves conséquences sur les populations, et ne semble pas s’apaiser. Environ un tiers de la population nécessitait déjà une aide urgente avant le séisme, soit près de 20 millions de personnes. Ces derniers mois, les Birmans ont dû affronter sans relâche les combats qui détruisent les infrastructures et leurs maisons, mais également surmonter les conséquences des inondations. Avant le séisme, le pays comptait déjà plus de 3,5 millions de déplacés.
Malgré les efforts des organisations humanitaires pour fournir nourriture, eau potable et abris, l’accès aux zones touchées reste limité en raison des restrictions imposées par la junte militaire et des dangers liés aux combats. Venir en aide aux populations les plus démunies demande des efforts logistiques importants et l’évaluation précise des besoins reste difficile. Cette situation complique les interventions, laissant de nombreuses populations vulnérables sans aide adaptée.
Les droits humains bafoués au Myanmar
La répression militaire au Myanmar s’accompagne d’une importante violation des droits humains. Depuis le coup d’État, plus de 27 000 personnes ont été arrêtées, dont beaucoup sont soumises à des procès inéquitables ou condamnées à des peines sévères, y compris la peine de mort. Les opposants au régime militaire sont particulièrement ciblés, tandis que les civils dans les zones de conflit subissent les violences militaires et sont obligés de se déplacer.
Avant le coup d’État, la Birmanie était déjà épinglée pour un manquement du respect des droits humains. Les Rohingyas, une minorité musulmane à qui la nationalité birmane a été retirée, est marquée depuis plusieurs années par des actions de répression et des violences. Alors qu’une majorité de Rohingyas est aujourd’hui réfugiée au camp de Cox’s Bazar au Bangladesh, certains demeurent en Birmanie et continuent de subir de nombreuses violences à leur encontre.
Les enfants, premières victimes de la crise en Birmanie
En pleine crise humanitaire, les enfants sont particulièrement vulnérables et fragiles. Ces derniers sont confrontés à des violences directes, comme les bombardements ou des attaques ciblées, ainsi qu’à un accès limité à l’éducation. Selon l’ONU, en 2022, plus de la moitié des enfants birmans n’était pas scolarisée.
Alors que la junte militaire tente d’affaiblir les groupes de résistance armée en bloquant l’accès aux biens essentiels tels que la nourriture, l’eau ou les soins, les enfants sont les premiers à en souffrir. Victimes d’abus et de violences, certains d’entre eux seraient même faits prisonniers politiques, torturés ou encore enrôlés dans le conflit armé.
Avant le séisme, on comptait déjà 1,3 million d’enfants parmi les déplacés internes. Le récent tremblement de terre a empiré la situation, les exposant à des risques accrus de violences et d’abus. Parfois séparées de leurs familles, les filles sont particulièrement vulnérables aux mariages précoces.
Le manque d’accès à l’eau potable menace également les enfants les plus vulnérables. Alors que de nombreux cas de choléra avaient été recensés avant le séisme, d’autres maladies hydriques pourraient toucher la population et aggraver la santé déjà fragile des enfants birmans.
Les actions de World Vision en Birmanie
En Birmanie, World Vision apporte une aide d’urgence tout en prenant en compte les besoins à long terme des populations pour mettre fin à la pauvreté et à la crise humanitaire.
En 2024, l’ONG humanitaire a pu aider 1,35 million de personnes grâce à diverses initiatives :
- La mise en place de clubs de lecture et d’espaces d’apprentissage pour 24 190 enfants,
- La sensibilisation de 75 297 personnes sur les droits des enfants et les dangers auxquels elles doivent faire face,
- La formation de 54 067 soignants et mères d’enfants de moins de cinq ans sur les bons gestes à adopter,
- La distribution de plus de 4 millions de sachets de purification d’eau, bénéficiant à plus de 400 000 personnes,
- Un soutien financier pour l’alimentation, touchant 20 623 bénéficiaires,
- L’accompagnement à la formation de groupes d’épargne communautaires avec 37 387 membres ayant économisé collectivement l’équivalent de 1,6 million de dollars.
Suite au séisme qui a frappé le centre du Myanmar le 28 mars 2025, World Vision a activé un plan d’urgence afin de répondre aux besoins des populations touchées. L’association humanitaire entend aider 500 000 personnes en réaffectant 20% des fonds de ses programmes existants à l’aide humanitaire d’urgence.
Après une évaluation rapide des zones les plus touchées dans la région de Mandalay, World Vision a commencé la distribution de biens essentiels tels que de la nourriture, de l’eau potable et des abris. Elle fournit également des soins médicaux, un soutien psychosocial et des services d’assainissement. L’association humanitaire continuera, entre autres, de mettre l’accent sur la protection des enfants, particulièrement vulnérables face aux risques d’abus et d’absence d’éducation.
Parrainer un enfant en Birmanie, c’est offrir bien plus qu’une aide : c’est accompagner durablement les populations les plus vulnérables vers la reconstruction, transformer la vie des enfants touchés par les crises et leur redonner une chance de bâtir un avenir meilleur.
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