Pourquoi l’OMS annonce un risque de propagation du choléra au Liban ?
Le 16 octobre 2024, le ministère libanais de la Santé publique confirmait un cas de choléra, une maladie infectieuse potentiellement mortelle, au nord du pays. Ce risque d’épidémie est d’autant plus inquiétant que les affrontements dans le sud du Liban obligent les populations à se déplacer vers le nord. Le système de santé étant fragilisé, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) exprime de vives inquiétudes quant au risque très élevé de propagation du choléra au sein du pays.
Comprendre l’épidémie de choléra et ses causes au Liban
Qu’est-ce que le choléra ?
Le choléra est une maladie diarrhéique aiguë contagieuse. Sans traitement rapide, elle peut provoquer des diarrhées importantes et des vomissements, entraînant une grave déshydratation qui peut être fatale.
Cette maladie infectieuse se transmet principalement par la consommation d’eau ou d’aliments contaminés par la bactérie Vibrio cholerae. Cette contamination survient lorsque des matières fécales infectées contaminent l’eau utilisée pour laver les aliments ou bien celle qui est bue. Les conditions d’hygiène précaires et le manque d’accès à l’eau potable augmentent le risque de propagation. Les crises humanitaires exposent un nombre croissant de personnes au risque de contracter la maladie.
Pourquoi le choléra refait-il surface au Liban ?
La présence d’un cas confirmé de choléra au Liban le 16 octobre dernier marque le retour de la maladie après l’épidémie qui avait touché le pays d’octobre 2022 à juin 2023 et provoqué plus de 600 cas et 23 décès. Cette résurgence du choléra au Liban s’explique notamment par la fragilité sanitaire du pays.
Depuis 2019, le pays est confronté à une crise économique et politique qui a conduit à une baisse progressive de l’efficacité des infrastructures nationales. Les réseaux d’assainissement sont extrêmement vulnérables et ne garantissent plus la sécurité indispensable aux populations en matière de distribution d’eau potable.
En septembre 2024, l’escalade des hostilités a provoqué d’importants mouvements de populations vers le nord et n’a fait qu’exacerber les risques sanitaires. Alors que de nombreux réfugiés syriens s’étaient installés au Liban au cours des dernières années, plus de 800 000 personnes ont dû se déplacer à l’intérieur du pays pour fuir les affrontements.
Ce conflit, en plus d’augmenter le risque de propagation de cas de choléra, a également écourté une campagne de vaccination contre la maladie lancée en août 2024 qui devait initialement protéger 350 000 personnes vivant dans des zones à haut risque.
Les conséquences d’une épidémie de choléra pour les enfants et les familles vulnérables
Impact sanitaire et humanitaire
Lorsqu’une épidémie de choléra survient, les risques sont particulièrement graves pour les populations les plus fragiles. Les enfants, privés de vaccins, mais aussi les populations déplacées sont plus exposées aux maladies transmissibles comme le choléra.
Les déplacés, majoritairement des femmes et des enfants, n’ont souvent pas d’accès à l’eau potable et vivent dans des conditions précaires qui ne permettent pas une hygiène suffisante pour prévenir la propagation de la maladie. Leur fragilité est accentuée par le manque de centres de soins, qui sont peu nombreux et débordés. Cette situation complique également la couverture sanitaire de la population de manière générale.
Menace sur le système de santé libanais
Le système de santé libanais, déjà affaibli, fait face à de nombreuses complications en raison du conflit en cours :
-
- Près de la moitié des établissements de santé sont fermés dans les régions touchées par les affrontements.
-
- Les hôpitaux et le personnel soignant sont débordés, compromettant la qualité des soins.
-
- En 2024, l’OMS a déjà signalé 53 attaques contre les services de santé au Liban, ayant causé la mort de 99 patients et agents de santé.
Le système de santé libanais peine à faire face à l’afflux de blessés et nécessite l’aide internationale en ce qui concerne les fournitures médicales afin de maintenir un service efficace. La propagation des cas de choléra compliquerait davantage une situation déjà alarmante.
Les actions de World Vision pour prévenir l’épidémie et protéger les plus vulnérables
Les projets de World Vision pour favoriser l’accès à l’eau et à l’assainissement
Présente au Liban depuis 50 ans, World Vision travaille sur le terrain pour répondre aux besoins urgents des populations déplacées et vulnérables. Face aux risques d’épidémie, l’ONG a déjà distribué plus de 10 000 bouteilles d’eau et déployé près de 300 camions citernes pour approvisionner les populations en eau potable et ainsi prévenir la déshydratation et les risques de maladies d’origine hydrique comme le choléra.
En collaboration avec ses partenaires locaux, World Vision évalue également les besoins en eau, assainissement et hygiène (WASH) dans les camps de réfugiés afin d’intervenir le plus efficacement possible. Dans l’urgence, l’association humanitaire distribue des kits d’hygiène aux familles déplacées afin de leur permettre de maintenir un minimum d’hygiène malgré les conditions précaires.
Les actions de World Vision pour améliorer la santé des populations
Dans la lutte contre les épidémies telles que le choléra, mais aussi Ebola ou la COVID-19, l’ONG utilise des approches adaptées à chaque contexte afin d’accompagner les populations les plus touchées. Les équipes sur place mènent notamment des campagnes de vaccination et d’information sur les gestes barrières, tout en distribuant des kits d’hygiène et des équipements de protection selon la nature de l’épidémie. Elle utilise également des approches comme les Canaux de l’espoir afin de mobiliser les leaders religieux et sensibiliser les populations. Ces actions ont déjà permis d’atteindre des millions de personnes, y compris de nombreux enfants, limitant ainsi la propagation des maladies et protégeant les plus fragiles.
Et puisque la santé mentale est toute aussi importante, World Vision apporte un soutien psychologique à ceux qui en ont besoin. Au Liban, plus de 240 sessions d’assistance psychosociale ont été organisées entre le 23 septembre et le 16 octobre 2024.
Au-delà de la réponse d’urgence aux épidémies, World Vision agit sur le long terme via ses programmes de parrainage. L’organisation met l’accent sur la santé maternelle et infantile, en agissant sur des leviers tels que la nutrition, la vaccination et le renforcement des systèmes de santé locaux. L’association humanitaire travaille en étroite collaboration avec les ministères de la santé et d’autres partenaires locaux et internationaux dans le but d’améliorer durablement les conditions de vie et la santé des populations.
Qu’il s’agisse de la réponse aux urgences sanitaires ou du développement de programmes de santé à long terme, World Vision place toujours les enfants et les familles au cœur de ses actions.
Téléchargez notre brochure pour en savoir plus sur notre méthode d’intervention et nos actions.